1-Désordres glycémiques et inflammation : deux alliés malfaisant - première partie -
La glycémie (le taux de sucre dans le sang) et l’inflammation (qui permet de guérir les blessures) sont deux aspects de notre santé qui dans certaines situations peuvent entrainer plusieurs maladies...
... deux alliées qui peuvent devenir nocifs…
Il existe un lien fort entre les désordres glycémiques et l’inflammation chronique et ces deux déséquilibres de processus normaux, surtout quand ils sont associés, peuvent entrainer de nombreux problèmes de santé (maladies cardiovasculaires, cancer, maladies auto-immunitaires, etc.).
Est-ce que je souffre d’un désordre de glycémie ?
Dans un corps en santé, l’organisme gère les glucides consommés pour conserver un taux de glucose le plus constant possible dans le sang. Une alimentation riche en « sucres rapides » ou à index glycémique élevé (farines raffinées : pain, pâtes alimentaires, gâteaux, biscuits, etc.) favorise un taux de sucre rapidement élevé dans le sang après consommation. Cette hausse de glycémie provoque la sécrétion d’insuline par le pancréas pour faire pénétrer ce glucose dans les cellules ou le stocker sous forme de gras ou glycogène pour un usage ultérieur.
De plus, d’autres hormones comme le cortisol et l’adrénaline présentes en cas de stress aigüe ou chronique, favorisent la sécrétion de glucose emmagasiné et engendrent donc aussi une hausse de la glycémie, qui sera suivie par une sécrétion d’insuline. Si les gens ne changent pas leurs habitudes alimentaires ou de gestion du stress, cette danse entre le glucose et l’insuline perdurera et engendrera à la longue une fatigue du pancréas et une résistance à l’insuline, ce qui pourrait mener à un problème de diabète type II.
L’hypoglycémie réactionnelle, un des premiers signes que votre corps ne gère plus le glucose de façon appropriée, avec ses chutes d’énergies dans la journée et ses symptômes d’irritabilité ou de baisse de concentration avant les repas est mieux connue. Par contre, ce qu’on appelle le syndrome métabolique, ou syndrome X, est peut être moins compris mais tout aussi important à soigner pour éviter que le problème ne s’empire. Dans le syndrome métabolique, il n’y aura pas forcément une hausse de glycémie à jeun mais un taux anormalement élevé d’insuline et un ensemble de problèmes de santé pouvant inclure :
Résistance à l’insuline
Hypercholestérolémie
Hypertension
Obésité ventrale ou abdominale
Syndrome des ovaires polykystiques avec hyperandrogénie et infertilité chez la femme : des niveaux élevés d’insuline et la résistance à l’insuline des cellules entrainent une augmentation de l’hormone DHEA, de l’hormone luthéinisante, des facteurs de croissance IGF 1 et IGFBP-1 ainsi qu’une diminution de l’hormone SHBG.Tous ces déséquilibres entrainent une augmentation de la testostérone qui chez la femme peut conduire au syndrome des ovaires polykystiques, à l’infertilité et à l’hyperandrogénie.
Inflammation chronique
Cette situation peut également dégénérer en diabète de type II, où la résistance à l’insuline jumelée à une fatigue du pancréas entraine une hyperglycémie non contrôlée. De l’hypoglycémie réactionnelle au diabète type II, les causes restent les même et les changements d’habitudes de vie jumelés aux plantes médicinales peuvent aider énormément.
Par ailleurs, un taux élevé d’inflammation, causé par une alimentation déséquilibrée (pauvre en acide gras essentiels ou trop riches en gras trans par exemple) ou un stress chronique, peut entrainer de la résistance à l’insuline ou vice versa. Ces deux problèmes de santé : la résistance à l’insuline et l’inflammation chronique, sont donc intimement liés. Il n’est donc pas surprenant qu’ils soient souvent présents tous les deux dans les causes de plusieurs problèmes de santé : cancers, obésité, maladies cardiovasculaires, maladies dégénératives du cerveau : Alzheimer ou Parkinson.
Qu’est-ce qui entraine de l’inflammation chronique ?
En tant normal, l’inflammation est une réponse saine et souhaitée de l’organisme, plus spécifiquement du système immunitaire, à une atteinte d’un tissu pour le réparer. Par contre, dans certains cas, ce mécanisme de réparation est déséquilibré et l’inflammation perdure de façon chronique avec de la douleur (fibromyalgie, arthrite rhumatoïde, etc.) ou sans (problèmes de peau, maladies cardiovasculaires, etc.).
Il existe plusieurs sources alimentaires d’inflammation chronique dont :
· Le sucre et les farines raffinées, en augmentant la sécrétion d’insuline, vont entrainer une série de réactions chimiques qui entraineront de l’inflammation chronique. De plus, ce sucre en circulation sera vite stocké dans des cellules adipeuses par l’organisme; ces adipocytes sécrèteront aussi des molécules inflammatoires pour contribuer à l’inflammation chronique.
· Les intolérances alimentaires ou réactions allergiques à retardement du système digestif impliquant des IgG peuvent contribuer à la résistance à l’insuline et à une inflammation chronique; en particulier quand elles ne sont pas diagnostiquées puisque la personne continue de consommer l’aliment causant la réaction allergique ou l’inflammation de la muqueuse digestive. Le sujet des intolérances alimentaires ainsi que ses mythes et vérités, mérite à lui seul un article complet mais ce sera pour une prochaine fois…
· Le manque de "bons gras" dans l’alimentation (acides gras essentiels ou gras polyinsaturés) et l’excès de gras trans. En effet, ce déséquilibre va directement entrainer de l’inflammation chronique dans tout l’organisme.
Mais le coupable le plus présent et le plus sournois reste le stress chronique. En effet, en percevant les évènements incontrôlables de la vie comme des « dangers» potentiels, notre organisme réagit comme s’il était menacé de façon chronique. Nos glandes surrénales produisent du cortisol, qui en circulation de façon chronique va nuire à nos systèmes nerveux, endocriniens et immunitaires. Dans son livre « When the Body Says No », le médecin Gabor Maté explique, à travers plusieurs études de cas, comment par exemple le manque de sécurité dans l’enfance ou des émotions réprimées peuvent engendrer ces mêmes réponses négatives physiologiques de stress et mener à des problèmes de santé comme la sclérose latérale amyotrophique, des cancers ou autres maladies dégénératives.
Il n’est donc pas nécessaire d’avoir un travail stressant ou de vivre toute une série d’évènements difficiles pour que l’organisme en soit affecté. C’est souvent notre perception de la réalité qui va avoir le plus grand impact sur la sécrétion de nos hormones de stress. Ainsi, les techniques de relaxation ou la méditation sont très efficaces pour diminuer les quantités de cortisol en circulation et ainsi aider à la santé.
Il existe donc un fort lien entre l’insuline, qui permet au glucose d’entrer dans les cellules et d’être emmagasiné pour un usage ultérieur et le cortisol, qui permet l’inflammation salutaire à la guérison des tissus. Ces deux hormones sont nécessaires et bénéfiques, mais quand elles sont présentes de façon chronique et exagérée elles peuvent entrainer plusieurs maladies. Ce qui est formidable c’est que des changements simples d’habitudes de vie et d’alimentation, ainsi que plusieurs plantes médicinales, peuvent aider à ramener l’équilibre dans votre corps. A suivre...